Les violences interculturelles et interreligieuses, et moi là-dedans ?
I.T.ouch' , mouvement de laïcs appelé Institution Thérésienne.
De plus en plus, nous sommes tous confrontés à vouloir dialoguer avec nos frères et sœurs qui ont une autre culture.
Après les événements de Paris et en Belgique, nous n'osons plus y croire. Il est bon d'en rêver.
Pedro Poveda, fondateur de l'I.T. au début du 20° siècle a formé un mouvement de chrétiens laïcs appelé Institution Thérésienne. Ce mouvement vise à former des personnes ouvertes à la transcendance, à offrir des expériences de croissance humaine et à mener des actions éducatives pour humaniser les sociétés plurielles.
Ils privilégient un travail en réseau au niveau local, européen et international. I.T.ouch' s'appuie sur trois piliers : le dialogue interconvictionnel pour favoriser l'intériorité, la formation des personnes pour un engagement citoyen et l'ouverture à la beauté par le biais de la culture. « Ce sont des liens, avec l'autre qui vit d'une autre manière, qu'il faut tisser, c'est l'autre dans son altérité qu'il faut rencontrer, avoir avec lui des expériences diverses et positives pour qu'on puisse aller plus loin. (Entretien avec Rozemarijn Vanwijnsberghe)
I.T. est partenaire avec d'autres associations à Bruxelles pour promouvoir l'harmonie entre les personnes.
A Bruxelles, une plateforme interconvictionnelle s'est créée. I.T.ouch' en fait partie avec d'autres associations dont une récente « Coexister ». Cette dernière est venue à Namur présenter son projet. Dans cette nouvelle association des jeunes entre 16 et 35 ans s'investissent et I.T. désire les soutenir.
itouchalameda.com
Extrait du journal Dimanche N°5 – 8 fev 2015
Pourquoi un adolescent se laisse entraîner par le radicalisme ?
« Il faut comprendre que l'adolescence a essentiellement besoin de croire.
Il s'agit d'une étape qui précède le besoin de connaître et de comprendre. Au moment de la puberté, l'enfant est entré dans un corps qui lui impose un travail de recherche identitaire. Il est confronté à certaines pulsions, il doit se ranger sous la bannière du masculin ou du féminin. Il y a donc tout un travail psychique propre à l'adolescence, qui s'accompagne d'une dimension qu'on a évacuée en Occident, celle de l'initiation à un mode de pensée, un mode de croyance, qui l'aidait à comprendre le monde, et à savoir comment y trouver sa place.
Dans notre culture, la confirmation des enfants à 12-13 ans remplissait cette fonction, à un moment où il fallait leur donner des outils pour comprendre ce que c'est grandir et mourir, pour comprendre le désir, l'amour, les violences associées aux pulsions, etc. On lui fournissait ainsi un cadre de référence, des concepts, des gestuelles. C’était très important. Mais après qu'on ait tué Dieu et que, même dans le monde chrétien, il n'y a plus aucun rituel, d'histoires génératrices de symboles qui aident à pouvoir se représenter, il n'y a plus qu'un énorme vide. Les jeunes cherchent alors des réponses par eux-mêmes souvent sur internet. Bref, il y a un besoin de croire, qui est ontologique à l'humain, et qui est une des grandes dimensions de l'adolescence. »
Extrait du journal Dimanche N°7 du 22 fev 2015,
entretien avec le Dc Philippe van Meerbeeck, neuropsychiatre et psychanalyste.