Florine nous partage ses JMJ à Rio
Le 11 juillet, c’était parti pour les JMJ ! Un voyage de 3 semaines, tellement incroyable que difficilement explicable par écrit, et en quelques lignes.
Nous avons passé les pré-JMJ à Goias, plus au centre du Brésil. C’est avec un peu d’appréhension tout de même que je suis arrivée là-bas. En effet, nous étions tous envoyés dans des paroisses et des familles différentes, sans aucune idée du lieu et du programme des premiers jours. Et pourtant ! Nous nous sommes sentis comme chez nous dès les premiers instants. Les brésiliens sont d’une chaleur incroyable, et même si certains étaient logés dans des familles plus modestes, ils nous donnaient absolument tout. Leurs maisons sont toujours ouvertes aux autres, tout le monde passe et mange un petit bout chez les voisins, leurs portes ne sont jamais fermées. Malgré ma connaissance de trois mots de portugais, j’ai passé un séjour chez eux extraordinaire. Ils nous ont dit, avant notre départ, que la langue entre nous n’avait pas été une barrière, car la langue par laquelle nous avions communiqué était celle de l’amour. Et c’était vrai. Des regards, des sourires, être tous ensemble rassemblés pour le Christ, voilà ce qui nous a le plus lié et ce que je retiendrai de Goias. Un autre évènement marquant est lorsque j’ai eu l’occasion de rencontrer les gens qui occupent les accapamentos, ces agriculteurs sans terres qui campent dans des endroits inoccupés pour espérer obtenir une petite parcelle et ainsi pouvoir nourrir leur famille. Ces gens attendaient depuis 5 ans, sans que rien ne bouge du côté du gouvernement. J’ai vu par cette situation l’injustice dans toute sa splendeur, mais surtout le courage dans toute sa splendeur ! Une belle leçon pour nous européen, qui avons tellement par rapport à eux, et qui nous décourageons pourtant si vite pour des petites choses… Pour clôturer la « semaine missionnaire du diocèse de Goias », les pré-JMJ, la pastorale des jeunes de la région avait préparé des journées de véritable fête, pour goûter à plus petite échelle aux jmj, mais aussi pour que les nombreux brésiliens qui n’ont pas les moyens de se rendre à Rio vivent ces jmj, bien qu’en plus petit comité. Nous avons vécu des moments magnifiques avec les brésiliens, mais aussi des allemands, des italiens et des vénézuéliens qui étaient à Goias avec nous avant les jmj. Des célébrations, des processions mais aussi de la musique et des danses étaient prévus. Nous n’étions plus sur terre, mais déjà à mi-chemin du paradis, tellement cette communion tous ensemble mais surtout avec le Christ se faisait ressentir dans de tels moments.
Après cette semaine inoubliable, nous étions en route pour Rio. Une bonne vingtaine d’heures de car, interrompues par une halte à Apparecida, sanctuaire marial le plus important de l’Amérique Latine. Une statue de Marie a été trouvée à cet endroit dans une rivière par un pêcheur, et les brésiliens ont pour elle une grande dévotion. J’étais impatiente de me rendre dans ce sanctuaire, dont les brésiliens nous parlaient avec tellement d’admiration et d’émotion. Mais malgré sa taille impressionnante, j’y ai trouvé moins de charme, de réconfort et d’intimité avec le Seigneur que ce que j’ai toujours trouvé à Lourdes. Ce ressenti est certainement lié à mon histoire personnelle, mais j’ai réalisé que nous étions gâté en Europe, et qu’il ne faut pas toujours courir à l’autre bout du monde pour trouver plus beau que chez nous.
Enfin, l’arrivée tant attendue à Rio de Janeiro ! Après avoir traversé des kilomètres de plaines puis de forêt tropicale vallonnée, nous traversons la périphérie de la ville, bien moins glorieuse. Beaucoup de personnes logeant sous des abris de fortune, et les favellas qui s’étendent sur des kilomètres. Nous étions logés dans un quartier du centre, et nous n’avons donc pas été tellement en contact avec ces parties plus sombres de la ville. Une inégalité immense ce fait pourtant ressentir partout dans la ville, avec les plus riches qui habitent des immeubles luxueux et se déplacent en hélicoptère d’un gratte-ciel à l’autre, et les plus pauvres qui construisent tant bien que mal des petites maisons juste à côté, sur les terrains vallonnés et moins praticables. Les différentes classes sociales sont très contrastées et vivent pourtant conjointement, les sans-abris se comptent par dizaine dans une seule rue du prestigieux centre-ville.
Très bien accueillis aussi, l’ambiance a cependant changé pour les jmj en elles-mêmes. De quelques belges nous nous retrouvions à plusieurs millions, de 35 degrés nous passions à 20 avec beaucoup de pluie et de vent, pas vraiment l’image que nous nous étions faite de Rio… Mais l’ambiance chaleureuse et la joie ne nous ont jamais quittés pour autant ! Les journées de festival de la jeunesse ont été ponctuées d’enseignements, de prières, de concerts, de visites culturelles aussi mais surtout de rencontres ! Rencontre de toutes les nationalités du monde, et d’une Amérique latine surreprésentée évidement et tellement heureuse de voir des belges. Une chose est sûre, notre petit pays est bien connu du monde entier, et voir des belges, si peu nombreux par rapport à d’autres nations créait une véritable allégresse dans les groupes que nous croisions. Notre drapeau belge, et bien sûr celui de Malonne se trouvent sur au moins 1500 photos dans le monde entier, tellement ils tenaient à ramener un petit souvenir des belges présents. Les jmj se sont clôturées par la veillée finale et la messe d’envoi, avec un weekend passé sur la plage de Copacabana. Nous n’étions pas deux ou trois rassemblés au nom du Christ, mais 3,7 millions, je vous laisse imaginer à quel point sa présence était palpable au milieu de nous ! L’ambiance sur la plage était grandiose et nous avons passé des moments magnifiques, aux côtés des grandes vagues de cette célèbre plage. J’ai personnellement eu la chance de pouvoir représenter la Belgique sur le podium pour la veillée finale, et donc de vivre ces instants aux côtés du Pape (au sens propre). Pour l’avoir vu de près, je peux vous assurer qu’on lui enlève au moins dix ans par rapport aux photos de lui qu’on peut voir, tellement il est rayonnant et souriant.
Il a aussi une grande détermination, il croit fermement qu’un monde meilleur est possible, et met beaucoup d’espoir dans la jeunesse. Il nous a envoyé en mission dans nos pays respectifs du monde entier, pour que ce Feu des jmj ne s’éteigne pas à notre retour, mais vienne rallumer la flamme qui s’endort trop souvent parmi la jeunesse catholique. Cette joie ne doit pas être présente à Rio, et la prochaine fois à Cracovie, mais doit perdurer entre les deux, en Belgique et dans nos paroisses aussi ! Une journée de retrouvaille des jmjistes belges sera le point de départ de l’engagement concret que nous voulons prendre en tant que jeune chrétien, au niveau de notre témoignage auprès des autres jeunes, mais aussi dans le prière et le service près des plus pauvres, comme le pape nous l’a demandé. Nous sommes déterminés à redynamiser la jeunesse belge, et ne pas laisser s’essouffler l’enthousiasme avec lequel nous sommes revenus du Brésil. Je pense que ces jmj sont véritablement le point de départ, ou un nouveau souffle pour beaucoup de belles choses parmi les jeunes, et le monde entier.