Après les JMJ, la Bolivie.
L’Amérique du Sud, c’est un rêve. Les Andes à perte de vue, l’Amazone et ses jungles adjacentes, les danses à n’en pas finir… Et à ce rêve, j'ai dit :“pourquoi pas?”. Et n’ayant pas trouvé de réponse valable à cette question, j’y suis partie en voyage, le rêve (et oui !) devenant réalité. En rentrant de mes expéditions, il y a maintenant deux ans (je n’avais que 19 ans), j’ai dit :“pourquoi pas?” à mes amis paroissiaux. Eux-mêmes y ont réfléchi quelques minutes et n’y ont trouvé aucune objection. C’était à l’époque où d’autres amis revenaient de Madrid, où le Pape Benoit XVI venait juste d’annoncer que les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse se dérouleraient dans ce continent de rêve, à Rio de Janeiro, au Brésil.
Nous avons donc commencé notre minutieuse préparation. Nous avons décidé de prolonger les JMJ de Rio par un voyage en Bolivie (« pourquoi pas ? »), pour découvrir ce pays par le tourisme et la rencontre culturelle.
Nous cherchions un prêtre pour accompagner notre groupe de jeunes, et c’est ainsi qu’Eric s’ajouta à notre groupe de Seraing, avec une poignée de jeunes enthousiastes de Huy.
Je vous passe les détails de notre préparation organisationnelle et financière. Toujours est-il que, le 14 Juillet 2013, avec une poignée d’euros à la main et d’adrénaline au cœur, nos 12 jeunes se mirent en route pour le Brésil.
Notre horaire en gros : une semaine de « pré-JMJ » (je vous explique, je vous explique !) à Sao Paulo au Brésil, une semaine de JMJ à Rio, puis deux semaines en Bolivie – découverte touristique puis découverte culturelle.
Les « pré-JMJ » sont les journées missionnaires qui ont lieu dans de nombreux diocèses à travers tout le Brésil, pour nous, jeunes pèlerins des JMJ. A Campo Limpo (faubourgs de Sao Paulo), nous logions dans des familles d’accueil qui ne parlaient pas un mot d’anglais (alors le Français, n'en parlons pas!). Et pendant la journée, nous avons visité les diverses associations caritatives du coin (il va sans dire que pauvreté et insécurité règnent dans une ville de plus de 30 millions d’habitants). Ensuite, en route pour Rio, où, comme on l’attendait, 3 autres millions de jeunes nous ont rejoints. Et le Pape François (avec sa horde de fans argentins). Je ne vous apprends pas qu’aux JMJ, on devient instantanément ami avec chaque jeune croisé – une explosion d’interaction, d’accueils, et de sourires.
Pour notre groupe de 12, après la messe finale sur la plage de Copacabana (précédé de la vigile, ou pour en parler autrement, la nuit où 3 millions de jeunes ont dormi sur les plages de Rio), c’est « en route pour la Bolivie ! ». La Bolivie, nous l'avons découvert, est un pays très calme, très lent, un peu nostalgique mais toujours extrêmement accueillant. Le contraste avec les grandes villes agitées de Samba du Brésil est grand. Nous nous aventurons directement vers Samaipata, un village à la frontière des Andes et de la jungle. La randonnée est au rendez-vous – quelle joie de se balader parmi paysages, faune et flore inconnues en Europe.
Après Samaipata, nous poursuivons notre chemin de ville en ville, nous déplaçant comme des Boliviens : en vieux bus à l’odeur questionnable, qui s’arrête en plein virage sur l’autoroute au milieu du désert pour courir après des camions en quête de diesel (encore une petite anecdote du voyage). Dans la ville de Potosi, à 4000m d’altitude, nous faisons nos emplettes en pulls et bonnets traditionnels en laine de lama, et visitons une mine de plomb (et autres métaux). Dans la mine, on rampe dans ces couloirs étroits qui (à cause d’explosions forcées à la dynamite) sont bordés d’arsenic à l’état solide et liquide. Les mineurs, eux, y travaillent 16 heures par jour, se ravitaillant en alcool à 96° et à la feuille de Coca (les petites feuilles de la plante de cocaïne, que les populations andines mastiquent pour remédier au mal d’altitude. Pour la drogue, ce sont les grandes feuilles de la plante qui sont utilisées).
Ensuite, en route pour le plus grand désert de sel du monde, où nous avons pu apercevoir (dans l’ordre) : du sel, du sel, un désert, beaucoup de flamants roses, des lacs de toutes les couleurs, des geysers…
Pierre-Louis François, un jeune de Huy, se trouvait par coïncidence en Bolivie. Il nous prépara une semaine d’échange culturel avec les jeunes de la ville d’Achocalla, près de La Paz, dans les Andes. Au programme : visite d’une fromagerie, échanges interculturels avec les jeunes du pays, découvertes gastronomiques (tous les estomacs n’y ont pas adhéré)… Des moments, des instants inoubliables.
En espérant que mes co-jeunes aient reçu cette envie du « pourquoi pas ? »,
Elisabeth